- Zinna KIM
[FR] L’art abstrait du Suprématisme qu’a manifesté Malévitch, est-il une simple poursuite des précéd
최종 수정일: 2020년 4월 7일
L’art abstrait du Suprématisme qu’a manifesté Malévitch, est-il une simple poursuite des précédents ou une nouvelle vision sans précédent ?
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Dans quelle mesure, peut-on dire que l’art de Malévitch a bouleversé l’histoire de l’art ?
Zinna KIM

Peintre, dessinateur, théoricien, fondateur du suprématisme, Kasimir Malévitch est l’un des premiers artistes de l'avant-garde russe du xxe siècle. Il est l’un des peintres qui ont peint les formes les plus radicales de l'abstraction. Au début, il était influencé par le fauvisme, le Cubisme notamment le style de Fernand Léger et le futurisme, mais, à l’occasion du projet(mise en scène de Malevitch) de l’opéra futuriste, « la victoire du soleil[1] », en 1913, il dévoile sa vocation avant-gardiste, quasi messianique dont il ne se départit pas jusqu’à la fin de ses jours. Il a créé les costumes et le décor de l’opéra.

Costumes de l’ opéra « Victoire sur le soleil », 1913

Esquisse du troisième tableau pour l’opéra
L’une des toiles de fond, sur un rideau blanc, était éminemment significative. Il s’agissait d’un simple carré divisé en deux triangles, blanc et noir. Partant de cette image, Malévitch, aux dires du peintre, s’est dirigé immédiatement vers l’abstraction pure, dont le premier exemple pictural est un carré noir sur fond blanc. Par la suite, il a présenté 39 oeuves à l’exposition « 0,10[2] » à Saint-Pétersbourg, en 1915, manifestant un art Non-objectif qui n’a aucun rapport avec les formes existant dans la nature. Il a inaguré ainsi le Suprématisme en tant que pionnier de l'abstraction géométrique qui compose des œuvres avec des formes et des lignes uniquement.
À travers la peinture, il proteste en outre contre la politique menée à partir de 1928 par le pouvoir stalinien qui installe La terreur en Union soviétique.
Qu’est-ce que le Suprématisme ?
L’étymologie du Suprématisme vients du mot français « Suprématie ». Malévitch justifie sa démarche dans la plaquette, intitulée « Du cubisme au suprématisme. Un nouveau réalisme pictural », et distribuée aux visiteurs de l’exposition « 0,10 Zéro-Dix », le 19 décembre 1915. Le mot « Suprématisme » désigne la suprématie de la sensibilité coloriste absolue, celle des « couleurs purement picturales » libérées de toute référence à un sujet ou à un objet. C’est une peinture libérée de toute représentation qui oblige la figuration mimétique. Le suprématisme marque un point 0, c’est à dire un renouveau. C’est une libération de la couleur, et c’est une libération de la forme pour eux même, choisi et composé pour répondre à la sensation de l’artiste.

Suprématisme (huit rectangles rouges), 1915, huile sur toile, 57,5 x 48,5cm, Amsterdam, Stedelijk Museum
« Le plus précieux dans la création picturale, c’est la couleur et la texture ; elles constituent l’essence picturale que le sujet a toujours tuée. […] S’ils veulent être des peintres purs, les artistes doivent abandonner le sujet et les objets. […] Dans l’art suprématisme, les formes vivront comme toutes les forces vives de la nature. » Du cubisme et du futurisme au suprématisme, 1915
[DEVÉLOPPEMENT]
contexte historique et artistique : la nécessité d'un nouvel ordre
Dès la fin du XIXe siècle, le monde est rapidement évolué et changé – invention de la photographie et du cinéma, de l’automobile, et de l’avion. Le chemin de fer établissait un pont entre l’europe et la russie. Cela a bouleversé la vie quotidienne et le monde est devenu absolument nouveau caractérisé par la vitesse et le progrès. À une époque d’industrialisation brutale et face aux boulevesements sociaux, le monde de la perception des gens s’est élargi.
Plusieurs des peintres russes étaient fortement influencés par l'art européen, en particulier, par l'art français – le cubisme et le futurisme. On ne peut pas ignorer l’importance de la révolution de 1905 en Russie qui a amené un esprit de révolte contre l’héritage du passé, qu’il soit politique ou esthétique. Avec la nouvelle société, la poésie, le théâtre, la musique, la peinture russe ont revendiqué la liberté totale. Il y avait la nécessité de trouver un nouvel ordre pour une nouvelle ère. La tendance de l’avant-garde était une demande de la société et un résultat de l’aspiration vers la rupture avec le passé.
Parmi des jeunes artistes russes, Mikhaïl Larionov et Natalia Gontcharova étaient les plus talentueux. Ils étaient influencés par l’art moderne occidental, aussi bien que par les icônes médiévales et l’art traditionnel. Le cubisme et les manifestes futuristes laissent une empreinte visible dans le manifeste de 1913 où Larionov prône une nouvelle forme artistique, le rayonnisme. Par la suite, en 1915, Malévitch a manifesté le suprématisme à l’exposition de « 0,10 » à Saint-Pétersbourg.
I) La philosophie de Malévitch
Le texte que nous allons voir aujourd’hui est, « Du cubisme et du futurisme au suprématisme. Le nouveau réalisme pictural » en 1916 par Kazimir Malévitch.
1) Négation de la repésentation de la nature - un art Non-objectif. (Sans objets)
Il a fait une recherche à partir de rien, sans aucun rapport avec les formes existant dans la nature.
Il a écrit,
« Reproduire les objets et les petits coins de nature [...], c’est comme un voleur qui admirerait ses pieds enchaînés. », « Seules la conscience couarde et l’indigence des formes créatrices chez le peintre se laissent aller à l’illision. »
« l’art du sauvage, l’art d’Assemblage, l’art de la répétition, c’est parce que l’homme n’avait pas été découvert avec toutes ses finesses de lignes de sentiments, de psychologie et d’anatomie. Au fil du temps, ils n’augmentaient que l’expérience de son savoir-faire pour représenter la nature. Ce n’est pas une production créatrice. »
« Rendre les objets réels sur une toile, c’est l’art de la reproduction habile et rien de plus. Entre l’art de créer et l’art de répéter, il y a une grande différence. »
« Le peintre peut être créateur quand les formes de son tableau n’ont rien de commun avec la nature. »
« L’Ésprit vivant porte la flamme toujours plus loin, tout est vu par les astres et le Soleil déjà mort, car dans la nouvelle transfiguration, il est inutile. Dans le nouveau miracle, il n’y a ni soleil ni étoiles. Éteint est le paradis. Naît l’’oeil d’un nouveau commentcement. »
2) Nécessité de d'un nouvel art pour la vie contemporaine - Rupture avec le passé : avec l’académisme
Il a écrit,
« l’Art Antique, la Renaissance, ils ne peuvent pas remarquer la beauté nouvelle dans notre vie contemporaine. Ils vivent de la beauté des siècles passés. », « Les réalistes, les impressionnistes, le Cubisme, le Futurisme et le Suprématisme, ces derniers peintres ont émergé dans la vie contemporaine et ont trouvé des beautés nouvelles. »
« Il est absurde d’engoncer notre temps dans les vieilles formes du temps écoulé. »
« En art, nous devons être en quête de formes qui répondent à la vie contemporaine. »
« Le côté techniquede notre temps ne fait que progresser, mais l’art, on essaie de le faire régresser toujours davantage. »
« Le réalisme du XIXe siècle est beaucoup plus grand que les formes idéales des émotions esthéthiques de l’époque de la Renaissance et de la Grèce. »
3) L’art de sa propre fin – l’art n’est pas de recopier la nature. La représentation n’est qu’un savoir-faire. L’artiste doit créer quelque chose qui est éternelle.
Il a écrit, « La peinture était une cravate sur la chemise. […] jamais elle n’a été elle-même, ni n’a jamais constitué sa propre fin. »
« Il n’y avait pas de réalisme de la forme picturale qui constitue sa propre fin, il n’y avait pas de création. »
Ⅱ) Sa peinture
1) critique sur le cubisme et le futurisme : le futurisme a découvert « le nouveau » dans la vie contemporaine : la beauté de la vitesse. La beauté de la vitesse qu’il a trouvée est éternelle et beaucoup y découvriront encore du nouveau. Les futuristes mettent en avant, comme étant l’essentiel, le dynamisme de la plastique picturale. Mais sur un tableau futuriste, il y a un tas d’objets. En ne détruisant pas la figuration, ils obtiennent seulement le dynamisme des objets. En suivant la forme des objets, nous ne pouvons pas aller vers l’autonomie picturale, vers la création immédiate. L’état des objets ne peut pas être plus important que leur essence et leur sens.
Le cubisme comme le futurisme, construit ses tableaux à partir des formes des lignes et de la différence des factures picturales, et le mot et la lettre y entrent comme confrontation de la différence des formes dans le tableau.
2) forme & couleurs

Carré noir sur fond blanc, 79,5*79,5 cm, huile sur toile, moscou, galerie tretiakov
Le carré noir prend la place de la figure dans les tableaux de Malevitch. « c’est la non figuration, le monde sans objet. »

Suprématisme, 1915, Huile sur toile, 55*53,5cm, Ivanovo, Musée d’art
Il Refuse l'illusion des images en trois dimensions et rejette les formes en relief. Selon Malévitch, les formes de sensation non-objective, la peinture pure n'ont aucune similitude avec le monde sensible. Il n'y a pas de forme appropriée dans la nature pour exprimer une pure sensation. La vérité ne peut être exprimée que sous forme pure qui ne reproduit rien. C’est la raison pour laquell Malévitch a choisi « la forme de carré », parce que on ne peut pas trouver le carré parfait dans la nature et c’est le base du suprématisme avec le cercle et la croix. Il supprime tout élément reproductible vu dans le cubisme ou le futurisme et rejette toute sensualité(érotisme) et description.
En ce qui concerne la couleur, le plus précieux dans la création picturale pour Malévitch, c’est la couleur et la texture. Ici, les couleurs ne sont pas pour aider le dessin. Les couleurs ne sont pas des équivalents psychologiques artificiellement (culturellement) établis. Malévitch a opposé à toute symbolique des couleurs. La surface colorée est, en effet, la seule « forme vivante réelle », mais comme la couleur « tue le sujet », ce qui compte finalement dans le tableau, c’est le mouvement des masses colorées. Il a écrit, il faut parler de la correspondance de la couleur à la sensation plutôt qu’à la forme.
« Dans l’artiste s’embrasent les couleurs de toutes les teintes, son cerveau brûle, en lui sont enflammés les rayons des couleurs qui avancent parées des teintes de la nature, elles se sont embrasées au contact de l’appareil intérieur. » Malévitche, « Sur la poésie », 1919
Ⅲ) Processus et anaylse de ses oeuvres

Le carré noir, oeuvre emblématique de l’exposition « 0,10 », est une forme géométrique simple, proche du carré, évoluant sur un fond blanc. Jusque-là, l'abstraction visait à simplifier et à stéréotyper ce qui était dans le monde visuel, mais Malévitch présente un nouveau concept de progrès. Le but de son art n’était pas de simplifier quelque chose. Il avait l’intention de réduire tout au zéro. À base du zéro, il a ajouté sa sensation, sa spiritualité, son intuition par le biais de masse de couleur.

Ce n’est un simple carré mais c’est le Quadrangle qui fait sensation. L’extrémité supérieure droite du quadrilatère pointe légèrement vers le haut, ce qui confère à la composition une charge dynamique : la figure est projetée en mouvement. En insistant sur le potentiel dynamique de chaque forme non objective, Malévitch affirme l’autonomie énergétique de sa nouvelle création. Il dit que chaque forme est « libre et individuelle ». Chaque forme est à elle seule « un monde ». La construction suprématiste ne découle pas des relations entre les formes et la couleur. Mais est bâtie sur le poids, la vitesse et la direction du mouvement ». La représentation non objective est construite à partir des formes inventées par le peintre, figures qui ne sont pas empruntées à une autre réalité, mais n’appartiennent qu’à la seule réalité de la peinture pure et absolue.
« Je me suis transfiguré en zéro des formes et me suis allé au delà du zéro vers la création, c'est à dire vers le suprématisme, vers le nouveau réalisme pictural, vers la création non figurative. » - Malévitch
Selon Apollinaire, le Quadrangle noir, c’est « l’expression de l’univers » à travers la fameuse « quatrième dimention », laquelle « figure l’immensité de l’espace s’éternisant dans toute les directions à un moment déterminé », « est l’espace même, la dimension de l’infini. »
En 1920, Malévitch écrit que, il a été occupé à pénétrer le mystère de l’espace noire du carré, cet espace noir est devenu la forme de la nouvelle face du monde suprématisme, de son habit et de son esprit.
Ayant atteint le zéro avec le « Carré noir », c’est-à-dire le Rien comme « essence des diversités », le « monde sans-objet », Malévitch explore au-delà du zéro, les espaces du Rien.
On peut ici réfléchir aux périodes iconoclastes de l’histoire russe. Malevitch parle de son quadrangle comme « icône de notre temps ». La photo de l’exposition nous montre le tableau accroché dans un angle supérieur de la pièce, comme est accroché une icône dans la maison de chrétiens orthodoxes. « Le beau coin », où une trinité est formée par les lignes de l’angle de la pièce avec le plafond. Le carré noir est contemporain de la fin des tsars et de la première guerre mondiale. Il recherche un point zéro, une table rase sur la quelle édifié une création nouvelle. Qui permet de prendre en compte l’espace réel du tableau. De plus, Malevitch accorde une grande importance à l’accrochage, d’autant que ses tableaux n’ayant pas de sujet ils n’on pas de sens de lecture, il peuvent donc être accroché dans n’importe quel sens.
« C’est pourquoi Malevitch offre au spectateur de la « dernière exposition futuriste : 0.10 » un accrochage qui au premier abord peut paraître totalement fantaisiste : des toiles suspendues sous le plafond, dans un coin, etc. Fantaisie uniquement apparente : il s’agit d’affirmer par tous les moyens l’indépendance spatiale de surfaces plans librement projetées dans l’espace. » - Andreï Nakov.
Ⅳ) l’art abstrait à l'époque : points communs et différences – dans quelle mesure, les images transfiguratives de Malévitch représentant le Suprématisme, se différencient-elles de l’art abstrait précédent ?
1) Kandinsky, Mondrian, Malévitch

Malevitch contrairement a Kandinsky n’utilise/revendique pas la dimension psychologique de la couleur, mais un moyen d’anime la surface du tableau.
La démarche de Malévitch est radicalement singulière dans le mouvement général qui, autour de 1913, s’éloigne de la figuration traditionnelle. Il y a une continuité entre l’expressionnisme Jugendstil de Kandinsky et son passage à l’abstration, qui reste symboliste dans sa volonté de traduire le « son intérieur » des choses. Il y a un glissement chez Mondrian d’une réinstrumentation de l’objet vers une équivalence de signes donnant la version purement picturale de la réalité sensible. Seul Malévitch a fait le saut « par lequel l’homme quitte d’un bond toute la sécurité antérieure[3] ». Seul il a coupé les ponts entre un monde extérieur et un monde intérieur, entre une réalité sensible et une réalité suprasensible. Ces ponts coupés, c’est l’unique surgissement de l’abîmes de l’être qui apparaît sur les toiles suprématistes.
L’abstraction suprématiste ne reconnaît donc qu’un seul monde, celui de l’abîme de l’être. Si la non-figuration abstraite de Kandinsky est encore dualiste-symboliste, si l’abstraction néoplastique de Mondrian est un système d’équivalents picturaux sémiologiques, le sans-objet malévitchien suppose la destruction radicale du pont que jettent la métaphysique et l’art traditionnels par dessus le « grand abîme » (Kant) séparant le monde accessible à la raison d’un monde qui ne le serait pas.
[CONCLUSION]
Malévitch, une nouvelle vision révolutionnaire
Inspiré de nombreux courants européens, notamment le futurisme et le cubisme, il a présenté une nouvelle vision qui fait date en mélangeant des éléments russes à une philosophie personnelle afin de créer une forme unique d’avant-garde russe. Il est évalué comme la première peinture sans objet dans l’histore de l’art.
On peut évaluer que sa peinture est une transition révolutionnaire des idées. Avec l’oeuvre révolutionnaire, Carré noir, entre toutes, l’évolution de la peinture moderne est parvenue à sa conclusion. La figure pure du plan géometrique devient une oeuvre à part entière.
Parmi les grands fondateurs de l’abstraction au XXe siècle(Kandinsky, Kupka, Picabia, Larionov, Robert et Sonia Delauney, Malévitch, Tatline, Mondrian), seul Malévitch a fait le saut radical dans l’inconnu, dans le Rien, dans le sans-objet total, dans le rythme essentiel du monde, dans le pictural en tant que tel où la lumière n’est plus celle, illusoire, du soleil, mais celle du Noir et du Blanc dont émanent et où reviennent toutes les autres couleurs. C’est du sein du Rien, du sans-objet de la vie vivante du monde que part l’excitation. C’est-à-dire le Rythme. On voit par là que l’abstraction n’est pas une recette picturale de plus, elle est, comme l’écrit Emmanuel Martineau à propos de Malévitch, « une nouvelle spiritualité où l’homme à l’imitation du Rien et du Dieu “non objectif” apprendrait à devenir lui aussi liberté pure.
Les recherches Malevitch sont poursuivies par des peintres tels que El Lissitzky, Barnett Newman, Mark Rothko, Ad Reinhardt, Yves Klein et bien d'autres à travers des biais très variés que ce soit du monochrome sur toile, ou bien du pigment pur pose au sol.
Les expériences aventureuses de dessins en trois dimensions dans les années 1920, qui tournent vers l’espace comme lieu dispensateur des énergies, ont influencé sur l’architecture moderne de génération ultérieure – tels que Le Corbusier, Frank Lloyd Wright.
Limite
Pourquoi il est retouné vers la peinture figurative ? Le pouvoir stalinien qui installe La terreur en Union soviétique serait une raison. Le régime de Staline a critiqué la peinture de Malévitche qu’elle est inutile. Mais aussi, on devrait réfléchir sur la limite de sa philosophie et son moyen de présenter.
[Bibliographie]
MARCADÉ, Jean-Claude, Malévitch, Paris, Hazan, 2016 MARCADÉ, Jean-Claude, L'avant-garde russe, Paris, Flammarion, coll. Tout l'art, 1995 NAKOV, Andréi, Malévitch : aux avant-gardes de l'art moderne, Découvertes Gallimard, 2003 BRITT, David, L'Art moderne : De l'impressionnisme au post-modernisme, Thames & Hudson, 2007 http://www.vania-marcade.com/ (l’auteur : Jean-Claude Marcadé)
[1] un théâtre russe en ce début de XXème siècle, mélangeant, théâtre cabaret, et cirque, spectacle plus prolétaire, mais d’une grande richesse et grande modernité. La victoire sur le soleil, c’est la victoire sur le passé, et partant, la liberté essentielle retrouvée. Débarrassé du fatras figuratif, l’homme se sent léger. La victoire sur le soleil marque une rupture totale avec les conceptions thèâtrales dominantes. On a appelé « happening” ou “performance”
[2] Le titre de l’exposition « 0,10 » se réfère au dixième pay, lieu mythique òu dans Victoire sur le soleil, se situe le monde de la non-objectivité. Il évoque également le passage initiatique par le symbole purificateur du zéro des dix artistes de l’exposition, menés par Malévitch sur la voie de l’abstraction.
[3] Martin Heidegger, Introduction à la métaphysique(1949), trad.Gilbert Kahn, Paris Gallimard, 1977, p.18